Xavier Dusart

Administration système

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Chapitre 3 : outillage

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Il faut bien choisir ses outils. Car en effet, on n'enfonce pas des clous avec un marteau, heu si... mais on n'enfonce pas des vis avec... non : on ne visse pas des vis...

On n'utilise pas un marteau pour clouer... Attendez.

Mes amis, mes amis, laissez-moi parler. On ne tue pas les moustiques avec un lance-flammes. Enfin si, on peut. Mais alors, qu'est-ce qui se passe ? Hein ?

J'ai parlé dans les précédents chapitres d'outils dédiés à la traduction en groupe. Ils poursuivent deux objectifs : favoriser la communication, et faciliter la traduction. Et surtout, leur mise en œuvre ne doit pas coûter plus d'énergie que la traduction d'un lot.

Outil de communication

Démoustiquage dans le marais poitevin.

Ce premier outil est obligatoire dans le cadre de la traduction en groupe : c'est le lieu de rencontre de l'équipe de traduction, et le portail par lequel on accède aux autres outils. Il doit permettre, comme on l'a déjà vu :

  1. de répartir les tâches,
  2. de suivre l'avancement du projet,
  3. de consulter et de modifier la référence de traduction,
  4. de discuter des problèmes rencontrés,
  5. d'accéder aux autres outils.

Les points 1, 2, 3 et 5 ressemblent furieusement à un outil collaboratif de création de contenu en ligne, autrement dit un CMS. Mon expérience personnelle me fait pencher vers Mediawiki, ou Joomla bien sûr, qui motorise ce site. Si on traduit des fichiers HTML, un wiki supportant ce langage (comme Dokuwiki) peut être utile, puisqu'on pourra aussi l'utiliser comme outil de stockage (voir plus loin).

Rien n'empèche d'utiliser un forum, ou un blog, mais ceux-ci imposent une présentation par ordre chronologique, qui n'est pas forcément la plus adaptée à ce que nous voulons ici, à savoir un regoupement par rubriques : référence, avancement, reste à faire, répartition des tâches, etc.

L'outil de communication pourra se présenter par exemple de cette manière.

Pour le point 4, l'outil le plus adapté est évidemment un forum. Certains CMS ont un forum intégré, d'autres permettent d'ouvrir un espace de discussion relié à une page (comme la plupart des wikis). On aura intérêt à utiliser ces fonctionnalités, même si leur ergonomie laisse à désirer par rapport à un moteur de forum dédié (comme PunBB), pour ne pas générer trop de travail de mise en place et d'intégration au CMS.

Outil de stockage

L'outil de stockage doit permettre au moins de télécharger les fichiers à traduire, et de les mettre à jour. Pour ce besoin simple, il existe des outils simples comme un serveur FTP, voire un serveur HTTP autorisant l'upload.

L'équipe de traduction apprend la perte du serveur FTP.Idéalement, l'outil de stockage gère aussi les versions, et permet la comparaison entre versions. Deux grandes familles pour ce besoin : les systèmes de gestion de version, comme Subversion, bien connus des développeurs et qui nécessitent l'utilisation d'un logiciel particulier, et les Wikis, d'un usage plus simple. Le défaut des Wikis est qu'ils interprétent le texte qu'on leur donne, ce qui peut poser des problèmes lorsque le texte contient des balises du langage du Wiki.

Mais surtout, l'outil de stockage doit régulièrement sauvegardé ! La perte du travail déjà réalisé peut porter un coup fatal à la motivation de l'équipe.

Ce sera le rôle de l'équipe technique que de sauvegarder l'espace de stockage, ne serait-ce que sur son propre ordinateur, à un rythme qui dépendra de la production des traducteurs et correcteurs. Le mieux étant de sauvegarder automatiquement toutes les nuits cet espace.

Le second élément à sauvegarder, mais d'une moindre criticité, est la référence de traduction. Issue des longues réflexions de l'équipe, elle pourra sans doute être recomposée à partir des souvenirs des uns et des autres, mais au prix d'un travail laborieux.

Et idéalement, c'est tous les outils utilisés qu'il faudrait sauvegarder chaque nuit.

Outil de traduction

Il arrive parfois que l'auteur du logiciel original – ou un contributeur – dans son extrème bonté, fournisse un outil d'aide à la traduction. Celui-ci peut être intégré au logiciel, ou constituer une application à part. C'est le cas par exemple de PunBB, qui dispose des outils PunTranslator ou Localizer, entre autres.

Il est alors préférable d'utiliser le logiciel en question, bien sûr, dans la mesure où il n'est pas pourri de bugs.

A défaut de logiciel dédié, l'outil de traduction sera généralement un simple éditeur de texte. On préférera toutefois un éditeur qui reconnaisse le language des fichiers à traduire (HTML, PHP, …), ce qui permettra de vérifier la syntaxe, et qui gérera correctement les jeux de caractères et l'encodage des fichiers.

En effet, si votre jolie traduction s'affiche très mal dans l'outil de test (avec des caractères bizarres à la place des lettres accentuées par exemple), voire pas du tout, posez-vous la question du jeu de caractère à utiliser (ANSI, UTF8, Latin-1, ...) et celle de l'encodage du fichier (Mac, Windows, Linux).

Personnellement, j'ai une préférence pour l'Open Source Notepad++, mais citons aussi les freewares ConText, PSPad, …

Accessoirement, un dictionnaire et/ou un correcteur orthographique intégré à l'éditeur de texte peut être utile. Mais ce genre de fonctionnalité est rarement compatible avec un langage de développement. Je préfère quant à moi utiliser un dictionnaire sur Internet, comme celui de TV5Monde, qui rassemble un dictionnaire classique, un dictionnaire des synonymes et un dictionnaire français↔anglais.

Enfin, je vous rappelle qu'il est bon d'utiliser des majuscules accentuées, ainsi que les « guillemets français » plutôt que les sales "guillemets américains", ou encore le véritable œ, bien mieux que oe. Mais, me direz-vous, sous Windows, ces lettres et de nombreuses autres ne sont pas directement accessibles sur nos claviers ! C'est exact, aussi je vous encourage (par ordre de préférence) à  :Mordiou ! Les anglois ont remplacé tous les É par des E !

  1. Apprendre par cœur les combinaisons AltGr + nombre qui donnent accès à ces caractères.
  2. Utiliser l'outil « table des caractères » (menu Démarrer / Accessoires / Outils système), ou son équivalent sur Internet (ou cet autre équivalent).
  3. Utiliser les claviers belges ou canadiens, qui parait-il, gèrent intelligemment la touche de verrouillage numérique : Ver. Num. + é donne en effet É, plutôt que 2. Cela ne va toutefois pas sans poser un problème lors de longues saisies de chiffres sur un clavier sans pavé numérique. Il faut en effet maintenir la touche Majuscule enfoncée.
  4. Passer à une disposition de clavier alternative. Il en pleut sur Internet, personnellement j'aime assez celui nommé Mael, qui est intuitif. Mais il y en a d'autres...
  5. Changer de vie, et réapprendre complètement à taper, en passant par exemple au clavier Dvorak-Bépo. Vous éviterez peut-être, au prix de cet effort non négligeable, les souffrances dûes au syndrome du canal carpien.

Outil de test

Il est indispensable de tester régulièrement l'aspect de sa traduction dans le logiciel final, et la rectitude de la syntaxe du langage de développement. C'est le rôle de l'outil de test, qui peut être :

  • Une installation locale, sur le poste du traducteur, du logiciel à traduire.
  • Une installation distante. Dans ce cas, l'équipe technique pourra développer un script qui ramasse régulièrement les fichiers traduits déposés sur l'outil de stockage, les met en forme (par exemple transforme du HTML en PDF, ou des lignes de texte en code PHP) et les intègre au logiciel.

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Last Updated on Tuesday, 31 March 2009 14:43